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déc. 10, 2025

Le Bundestag restreint l’aide juridique aux migrants et confie au ministère de l’Intérieur les pouvoirs liés aux « pays sûrs »

Le Bundestag restreint l’aide juridique aux migrants et confie au ministère de l’Intérieur les pouvoirs liés aux « pays sûrs »
Lors d'une séance nocturne dramatique qui s'est prolongée jusqu'aux premières heures du 8 décembre, le Bundestag allemand a adopté la réforme la plus stricte en matière d'immigration depuis la crise des réfugiés de 2016. Le projet de loi modifie la loi sur le séjour de deux manières décisives.

Premièrement, toute personne placée en détention en vue d'une expulsion (Abschiebungshaft) ou en garde à vue pré-départ (Ausreisegewahrsam) ne bénéficiera plus automatiquement d'un avocat commis d'office financé par l'État. Désormais, les juges ne devront nommer un avocat que dans les « cas individuels particulièrement complexes ». Ce droit automatique à l'aide juridique avait été instauré seulement l'année dernière, après que l'Allemagne ait perdu plusieurs affaires devant la Cour européenne des droits de l'homme. Les partisans du gouvernement estiment que ce changement mettra fin aux « tactiques dilatoires procédurales » et accélérera les expulsions ; les associations de défense des droits des migrants avertissent qu'il risque d'augmenter les détentions injustifiées et de contrevenir aux décisions de Strasbourg.

Le Bundestag restreint l’aide juridique aux migrants et confie au ministère de l’Intérieur les pouvoirs liés aux « pays sûrs »


Deuxièmement, la loi transfère le pouvoir de désigner les « pays d'origine sûrs » du Bundesrat (chambre haute) au ministère fédéral de l'Intérieur. Concrètement, cela supprime le droit de veto des Länder lorsque Berlin souhaite accélérer les retours vers des pays comme le Maroc, l'Algérie ou la Géorgie. Les associations patronales ont salué cette mesure, estimant que les procédures d'expulsion, qui durent actuellement plus d'un an, pèsent sur les autorités locales et encombrent les tribunaux. Les ONG humanitaires rétorquent que ce sont désormais des critères politiques, et non juridiques, qui détermineront l'évaluation de la sécurité.

Pour les responsables de la mobilité en entreprise, l'impact immédiat est double. Les entreprises employant des ressortissants de pays tiers dont les demandes d'asile ont été rejetées devront prévoir des plans de contingence : une fois un travailleur placé en détention, il faudra peut-être engager un avocat à titre privé et en urgence. Parallèlement, la désignation plus rapide des pays « sûrs » pourrait s'articuler avec les futurs accords sur la migration de main-d'œuvre, qui échangent expulsions contre visas de travail légaux – ouvrant potentiellement de nouvelles voies de recrutement en Afrique du Nord et dans les Balkans.

Le projet de loi est désormais transmis au Bundesrat pour une lecture procédurale, mais, puisque la chambre haute a perdu son pouvoir de blocage sur la clause des « pays sûrs », seules les modifications relatives à la détention pourraient être révisées. Le ministère de l'Intérieur annonce que les réformes entreront en vigueur « au plus tard le 1er février 2026 », laissant aux employeurs moins de deux mois pour mettre à jour leurs protocoles de conformité.
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