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déc. 8, 2025

Le Bundestag supprime l’obligation d’un avocat lors de la détention en vue d’une expulsion et confère au gouvernement le pouvoir exclusif de désigner les « pays sûrs »

Le Bundestag supprime l’obligation d’un avocat lors de la détention en vue d’une expulsion et confère au gouvernement le pouvoir exclusif de désigner les « pays sûrs »
La chambre basse allemande a adopté tard dimanche 7 décembre 2025 des amendements controversés à la loi sur le séjour, marquant la répression la plus sévère en matière d’immigration depuis la crise des réfugiés de 2016. Ce paquet supprime le droit automatique à un avocat commis d’office financé par l’État pour les migrants placés en détention en vue d’une expulsion ou en « Ausreisegewahrsam » de courte durée. Dorénavant, seuls les « cas individuels particulièrement complexes » obligeront les juges à désigner un avocat, un recul des protections instaurées l’an dernier.

Au cœur du projet de loi, un transfert de pouvoir du Bundesrat vers l’exécutif. Le ministère de l’Intérieur pourra établir par simple règlement une liste des « pays d’origine sûrs », supprimant ainsi le veto de la chambre haute qui freinait jusqu’ici les expulsions vers des pays comme le Maroc, l’Algérie ou la Géorgie. Une fois qu’un État est classé sûr, les demandes d’asile de ses ressortissants sont jugées « manifestement infondées », ce qui raccourcit les délais d’appel et accélère les expulsions. Les partis au pouvoir CDU/CSU et SPD défendent cette mesure comme un moyen de désengorger des tribunaux surchargés et de dissuader les demandes abusives.

Le Bundestag supprime l’obligation d’un avocat lors de la détention en vue d’une expulsion et confère au gouvernement le pouvoir exclusif de désigner les « pays sûrs »


Les milieux économiques saluent la simplification des procédures, soulignant que des milliers de missions professionnelles sont retardées car la police aux frontières est mobilisée sur des dossiers d’asile longs et complexes. En revanche, les ONG de défense des droits humains et le Barreau allemand alertent sur le fait que priver les détenus de leur avocat viole les garanties constitutionnelles et le droit européen. Ils prévoient une hausse des expulsions injustifiées, des recours judiciaires coûteux et un préjudice pour l’image de l’État de droit allemand, essentielle pour attirer les talents étrangers.

Pour les responsables de la mobilité internationale, ce changement a plusieurs conséquences immédiates : les procédures d’expulsion des collaborateurs déboutés pourraient se conclure en quelques jours au lieu de plusieurs semaines ; les employés originaires des pays nouvellement classés « sûrs » devront disposer de contrats de travail solides ou d’une carte bleue avant de voyager ; et les équipes en charge des déplacements professionnels devront informer tous les ressortissants de pays tiers de la réduction du délai pour contester les ordres d’expulsion. Les multinationales parrainant des stagiaires d’Afrique du Nord ou des Balkans occidentaux sont invitées à consulter un avocat pour élaborer des plans de contingence.

Adoptée sous forme de loi ordinaire, la mesure pourrait entrer en vigueur dès janvier 2026, une fois la période de consultation du Bundesrat écoulée. Les partis d’opposition ont déjà annoncé un recours constitutionnel à Karlsruhe, ce qui laisse présager une instabilité juridique. Jusqu’à ce que la jurisprudence précise les limites de la réforme, les équipes mobilité doivent suivre de près les décisions de justice et renforcer les contrôles de conformité lors des transferts de personnel vers ou depuis l’Allemagne.
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