Retour
déc. 5, 2025

La police espagnole démantèle un réseau de passeurs ayant fait transiter 300 travailleurs agricoles népalais

La police espagnole démantèle un réseau de passeurs ayant fait transiter 300 travailleurs agricoles népalais
La Police nationale espagnole a annoncé le 4 décembre avoir démantelé un réseau organisé qui a fait entrer au moins 322 migrants sud-asiatiques — principalement népalais — en Espagne avec des visas Schengen de court séjour, avant de les exploiter comme travailleurs agricoles sans papiers en Castilla-La Mancha, en Aragon et en Valence.

Selon le communiqué de la police, des recruteurs basés à Katmandou et Dubaï obtenaient des visas touristiques délivrés par d’autres pays Schengen pour éviter toute détection précoce. Une fois arrivés à Madrid-Barajas, les passeports des migrants étaient confisqués et ils étaient transportés vers un entrepôt à Albacete, sommairement transformé en dortoirs. Les images vidéo diffusées par la police montrent des dizaines de matelas entassés, une ventilation insuffisante et une seule toilette portable. Les victimes ont déclaré aux enquêteurs qu’on leur facturait des « frais d’hébergement », qu’elles ne recevaient qu’un repas par jour et qu’elles étaient envoyées dans des fourgons en mauvais état vers des exploitations de tomates, poivrons et ail, où elles travaillaient jusqu’à 14 heures par jour sans être payées pendant des mois.

La police espagnole démantèle un réseau de passeurs ayant fait transiter 300 travailleurs agricoles népalais


L’opération, baptisée « Yak », a été déclenchée après un accident de la route mortel en octobre, où un travailleur népalais est décédé lorsque le fourgon surchargé a basculé sur une route rurale. Grâce à des interceptions téléphoniques et des registres de paie agricoles, les agents ont arrêté onze Espagnols et Pakistanais présumés chefs du réseau ; deux autres suspects sont toujours en cours d’enquête. La police a saisi 180 000 € en liquide, des contrats falsifiés et de nombreux passeports. Elle coordonne désormais avec l’ambassade du Népal et le ministère de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et de la Migration pour délivrer des permis de séjour humanitaires et accélérer les inspections du travail dans les fermes concernées.

Cette affaire met en lumière un risque croissant de non-conformité pour les entreprises agricoles qui externalisent leur main-d’œuvre. Les employeurs ayant recruté via des intermédiaires non autorisés risquent des amendes pouvant atteindre 100 000 € par travailleur, conformément à la loi espagnole sur les infractions sociales et sanctions. Les responsables de la gestion des risques sont donc invités à auditer leurs chaînes d’approvisionnement, vérifier que les sous-traitants détiennent des quotas GEH (Gestion Collective des Contrats à l’Origine) valides, et renforcer la vigilance sur les conditions d’hébergement des travailleurs saisonniers.

Les réseaux de trafic de main-d’œuvre ciblent de plus en plus l’Espagne, qui a délivré un nombre record de 314 000 permis de travail agricole en 2024, alors que la demande saisonnière dépasse toujours l’offre légale dans des régions horticoles comme Almería, Murcie et Huesca. Les équipes en charge des missions internationales doivent informer leur personnel des dispositifs de signalement (Policía Nacional 900 10 50 90) et s’assurer que les prestataires de gestion des risques liés aux déplacements surveillent les futures opérations policières susceptibles de perturber les récoltes.
L'équipe d'experts en visas et immigration de VisaHQ aide les particuliers et les entreprises à naviguer dans les exigences de voyage, de travail et de résidence à l'échelle mondiale. Nous nous occupons de la préparation des documents, du dépôt des demandes, de la coordination avec les agences gouvernementales, de chaque aspect nécessaire pour garantir des approbations rapides, conformes et sans stress.
×