
S’exprimant à Berlin le 14 novembre, le président chypriote Nikos Christodoulides a déclaré sans détour aux journalistes que le rêve d’Ankara d’adhérer à l’Union européenne resterait figé tant que la Turquie n’abandonnerait pas son insistance sur un arrangement permanent à deux États pour l’île divisée. Cet avertissement est intervenu après une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz, à seulement six semaines du début de la présidence tournante de Chypre au sein de l’UE. Christodoulides a souligné que la formule à deux États viole les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et, si elle était acceptée, instaurerait une frontière rigide à l’intérieur même de l’Union.
Chypre soutient que l’ensemble de l’espace Schengen européen hériterait d’une faille sécuritaire si la République turque de Chypre du Nord – reconnue uniquement par la Turquie – restait en dehors des règles de l’UE (et du futur Système d’Entrée/Sortie), tandis que la Turquie bénéficierait d’une plus grande liberté de circulation grâce à une intégration renforcée. La demande distincte d’Ankara d’accéder au nouveau fonds européen de défense SAFE a également été critiquée ; Nicosie affirme que la Turquie ne peut pas espérer un accès privilégié sans signer un pacte de sécurité avec l’UE ni normaliser ses relations avec la République de Chypre.
Pour les responsables de la mobilité internationale, les enjeux sont importants. Les entreprises turques disposant de talents mobiles et les multinationales implantant des hubs régionaux à Istanbul espéraient qu’une « agenda positif » de l’UE faciliterait un jour les formalités liées aux déplacements professionnels. L’absence de progrès sur le dossier de l’adhésion signifie que les ressortissants turcs continueront à faire face à des retards pour l’obtention de visas Schengen et que les passagers aériens devront toujours passer deux fois la douane lorsqu’ils transitent par Chypre du Nord. Les échanges commerciaux et les flux de navetteurs à travers la Ligne verte – déjà limités à environ 12 000 passages quotidiens – resteraient soumis à des contrôles ponctuels.
Les diplomates européens indiquent que Berlin tente de négocier des mesures de confiance, telles que l’extension des horaires de passage de la Ligne verte, des patrouilles douanières conjointes et une reconnaissance provisoire des documents de voyage de Chypre du Nord à des fins limitées. « Si Ankara fait des concessions sur le principe politique, des avantages techniques en matière de mobilité pourraient rapidement suivre », a confié un responsable européen à Reuters. Des groupes d’affaires, dont l’Association internationale des investisseurs de Chypre, estiment qu’une meilleure logistique inter-îles permettrait de réduire de 20 % les délais d’acheminement pour les entreprises utilisant le port de Famagouste.
Jusqu’à ce qu’Ankara change de position, les spécialistes de la mobilité doivent cependant s’attendre au statu quo au moins jusqu’à la mi-2026 : pas d’élargissement de la facilitation des visas Turquie-UE, des restrictions maintenues sur la détachement de personnel turc dans l’UE, et une incertitude persistante sur les mouvements de marchandises traversant l’île. Les entreprises sont conseillées de faire transiter leurs marchandises par Limassol ou Larnaca, de maintenir des structures de paie conformes aux deux côtés de la Ligne verte, et de suivre de près les propositions que Nicosie devrait soumettre en janvier dans le cadre de la présidence européenne.
Chypre soutient que l’ensemble de l’espace Schengen européen hériterait d’une faille sécuritaire si la République turque de Chypre du Nord – reconnue uniquement par la Turquie – restait en dehors des règles de l’UE (et du futur Système d’Entrée/Sortie), tandis que la Turquie bénéficierait d’une plus grande liberté de circulation grâce à une intégration renforcée. La demande distincte d’Ankara d’accéder au nouveau fonds européen de défense SAFE a également été critiquée ; Nicosie affirme que la Turquie ne peut pas espérer un accès privilégié sans signer un pacte de sécurité avec l’UE ni normaliser ses relations avec la République de Chypre.
Pour les responsables de la mobilité internationale, les enjeux sont importants. Les entreprises turques disposant de talents mobiles et les multinationales implantant des hubs régionaux à Istanbul espéraient qu’une « agenda positif » de l’UE faciliterait un jour les formalités liées aux déplacements professionnels. L’absence de progrès sur le dossier de l’adhésion signifie que les ressortissants turcs continueront à faire face à des retards pour l’obtention de visas Schengen et que les passagers aériens devront toujours passer deux fois la douane lorsqu’ils transitent par Chypre du Nord. Les échanges commerciaux et les flux de navetteurs à travers la Ligne verte – déjà limités à environ 12 000 passages quotidiens – resteraient soumis à des contrôles ponctuels.
Les diplomates européens indiquent que Berlin tente de négocier des mesures de confiance, telles que l’extension des horaires de passage de la Ligne verte, des patrouilles douanières conjointes et une reconnaissance provisoire des documents de voyage de Chypre du Nord à des fins limitées. « Si Ankara fait des concessions sur le principe politique, des avantages techniques en matière de mobilité pourraient rapidement suivre », a confié un responsable européen à Reuters. Des groupes d’affaires, dont l’Association internationale des investisseurs de Chypre, estiment qu’une meilleure logistique inter-îles permettrait de réduire de 20 % les délais d’acheminement pour les entreprises utilisant le port de Famagouste.
Jusqu’à ce qu’Ankara change de position, les spécialistes de la mobilité doivent cependant s’attendre au statu quo au moins jusqu’à la mi-2026 : pas d’élargissement de la facilitation des visas Turquie-UE, des restrictions maintenues sur la détachement de personnel turc dans l’UE, et une incertitude persistante sur les mouvements de marchandises traversant l’île. Les entreprises sont conseillées de faire transiter leurs marchandises par Limassol ou Larnaca, de maintenir des structures de paie conformes aux deux côtés de la Ligne verte, et de suivre de près les propositions que Nicosie devrait soumettre en janvier dans le cadre de la présidence européenne.








