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Nov 12, 2025

Le ministre de l'Intérieur tchèque demande à Bruxelles de suspendre les paiements liés au pacte migratoire de 2026

Le ministre de l'Intérieur tchèque demande à Bruxelles de suspendre les paiements liés au pacte migratoire de 2026
Le gouvernement tchèque sortant a rapidement pris des mesures pour protéger le budget de l’année prochaine dédié à l’aide aux réfugiés. Lors d’une déclaration après la réunion du cabinet du 12 novembre, le ministre de l’Intérieur, Vít Rakušan, a confirmé avoir officiellement demandé à la Commission européenne d’exempter la République tchèque de toute contribution financière au nouveau Mécanisme de solidarité de l’UE, qui soutient le Pacte migratoire de 2026.

L’argument de Rakušan est simple : avec près de 400 000 Ukrainiens bénéficiant encore du statut de protection temporaire en Tchéquie — soit environ 4 % de la population nationale — le pays répond à la définition européenne d’« État membre sous pression migratoire exceptionnelle ». Selon l’article 79 du Pacte migratoire, ces pays peuvent demander une exonération totale ou partielle de leur contribution pour l’année financière suivante. Le rapport de suivi de la Commission, publié le 11 novembre, classe explicitement la Tchéquie aux côtés de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Croatie, de l’Autriche et de la Pologne comme éligible à cette aide.

Le ministre de l'Intérieur tchèque demande à Bruxelles de suspendre les paiements liés au pacte migratoire de 2026


Si Bruxelles accepte cette demande, Prague évitera de verser jusqu’à 20 millions d’euros au fonds commun finançant la réinstallation des demandeurs d’asile et le soutien aux frontières extérieures. Rakušan a toutefois souligné que la Tchéquie continuerait à contribuer « en nature » — par exemple en envoyant du matériel et des agents pour renforcer la surveillance des frontières extérieures de l’UE — réaffirmant ainsi la position de longue date du gouvernement selon laquelle la solidarité ne doit pas automatiquement se traduire par des quotas obligatoires de réinstallation.

Pour les responsables de la mobilité internationale, cette décision revêt trois enjeux majeurs. Premièrement, elle indique que la future administration tchèque — probablement dirigée par Andrej Babiš — héritera d’un budget national plus important pour les programmes d’intégration, le traitement des permis de travail et les aides au logement. Deuxièmement, elle confirme que les Ukrainiens bénéficiant de la protection temporaire en Tchéquie restent une priorité ; les entreprises qui les emploient peuvent s’attendre à un accès accéléré aux bureaux du travail et à des renouvellements de séjour simplifiés en 2026. Troisièmement, cette mesure confirme que le Pacte migratoire de l’UE permettra des dérogations financières plutôt que des mécanismes obligatoires de partage des charges, un précédent important pour d’autres pays d’Europe centrale confrontés à des pénuries de main-d’œuvre mais réticents aux dispositifs de réinstallation.

À retenir : les employeurs prévoyant des missions intra-UE en Tchéquie ne doivent pas s’attendre à de nouveaux quotas de réinstallation en 2026, mais doivent anticiper un contrôle renforcé des entrées irrégulières aux frontières extérieures de l’espace Schengen, Prague augmentant ses contributions « en nature » en matériel et personnel.
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