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Nov 8, 2025

Le Royaume-Uni prépare une réforme à la danoise des règles d’asile et de regroupement familial

Le Royaume-Uni prépare une réforme à la danoise des règles d’asile et de regroupement familial
Le ministère de l’Intérieur a confirmé, le 8 novembre, que la secrétaire d’État à l’Intérieur, Shabana Mahmood, a demandé aux services de rédiger une législation s’inspirant des principaux aspects du modèle danois d’immigration strict. Le système danois limite fortement les droits automatiques au regroupement familial, exige une garantie financière importante de la part des sponsors, impose une règle d’âge minimum de 24 ans pour les conjoints, et restreint de nombreux réfugiés à un statut de résidence temporaire pouvant être retiré si le pays d’origine est considéré comme sûr.

Selon des sources gouvernementales, ce revirement vise à montrer que le Parti travailliste est « sérieux sur le contrôle » après que le solde migratoire net a dépassé 800 000 personnes l’an dernier. Les responsables ayant visité Copenhague en octobre ont été particulièrement impressionnés par la capacité du Danemark à retirer la protection aux Syriens originaires de Damas, ainsi que par sa loi controversée sur les « sociétés parallèles », qui bloque le regroupement familial pour les résidents de quartiers où plus de 50 % des habitants sont classés comme « non occidentaux ». Les ministres estiment que ces mesures pourraient être intégrées dans le prochain Border Security Bill britannique et dans la législation secondaire prévue début 2026.

Le Royaume-Uni prépare une réforme à la danoise des règles d’asile et de regroupement familial


Cette annonce divise le parti au pouvoir. Les députés des régions traditionnellement rouges estiment que des règles plus strictes sont indispensables pour contrer la menace électorale de Reform UK, tandis que les parlementaires de gauche mettent en garde contre des mesures « moralement condamnables » qui risquent de compromettre les engagements internationaux du Royaume-Uni. Des ONG telles que Refugee Action et Save the Children accusent le ministère de l’Intérieur de « politique de façade » qui ne réduira ni les retards ni le recours aux hôtels, mais rendra l’intégration plus difficile et aggravera la précarité.

Pour les employeurs et les responsables mobilité, ces propositions ont deux implications majeures. D’abord, Mahmood a indiqué vouloir doubler la durée requise pour obtenir le droit de résidence permanente — passant de cinq à dix ans — pour la plupart des voies de protection et de regroupement familial. Cela retardera l’accès à la résidence permanente et aux aides publiques pour les expatriés, augmentant ainsi le coût des missions longues. Ensuite, les garanties liées au regroupement familial et les tests de langue pourraient devenir des critères de conformité au parrainage, à l’image de l’exigence danoise de « caution bancaire ». Les équipes RH doivent se préparer à des exigences de preuve plus strictes et à des délais plus longs dès l’introduction du projet de loi au printemps prochain.

Les analystes politiques estiment que le Royaume-Uni est peu susceptible de copier le projet danois de traitement des demandes d’asile à l’étranger, qui repose sur des accords bilatéraux, mais prévoient une convergence accrue sur la protection temporaire et le retrait du statut lorsque les pays d’origine sont reclassés comme sûrs. Les entreprises qui déplacent actuellement du personnel via le regroupement familial — ou qui recrutent des réfugiés sous la dérogation Skilled Worker — devraient envisager des scénarios où les droits pourraient être limités ou les membres de la famille refusés.
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