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Nov 6, 2025

Le PEQ en sursis : le Québec choisit une réduction « modérée » à 45 000 nouveaux arrivants par an

Le PEQ en sursis : le Québec choisit une réduction « modérée » à 45 000 nouveaux arrivants par an
Quelques heures après avoir présenté son plan d’immigration, le gouvernement Legault a précisé que le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) — longtemps la voie rapide emblématique de la province vers la résidence permanente — fermera ses portes le 19 novembre. Le ministre Roberge a expliqué aux journalistes que les admissions continues au PEQ gonflaient artificiellement les chiffres annuels et compromettaient les efforts pour stabiliser le nombre d’entrées à 45 000.

Grâce au PEQ, les diplômés étrangers ayant complété leurs études au Québec et les travailleurs qualifiés avec 12 mois d’expérience locale pouvaient obtenir la résidence permanente en à peine six mois. Sa suppression oblige désormais les candidats à passer par les programmes réguliers pour travailleurs qualifiés ou pilotes, qui reposent sur un système de points et des exigences linguistiques en français plus strictes.

Le PEQ en sursis : le Québec choisit une réduction « modérée » à 45 000 nouveaux arrivants par an


Les universités craignent un impact sur leur attractivité : McGill et Concordia présentaient le PEQ comme un avantage compensant les frais de scolarité plus élevés. Sans ce programme, les recruteurs anticipent que certains étudiants internationaux — notamment d’Asie et d’Amérique latine — privilégieront des provinces comme l’Ontario ou la Colombie-Britannique, où les titulaires de permis de travail postdiplôme peuvent accéder à la résidence permanente via le système fédéral Entrée express, sans tests linguistiques provinciaux.

Les employeurs des secteurs technologiques et des effets visuels, concentrés à Montréal, ont également alerté sur les difficultés accrues pour retenir les jeunes talents arrivant avec un permis de travail postdiplôme. Ils recommandent aux entreprises de faire un inventaire des employés éligibles au PEQ et de déposer les demandes avant la date limite du 19 novembre, tout en explorant parallèlement les voies fédérales et provinciales pour les futures embauches.

Sur le plan stratégique, ce virage du Québec illustre une tendance nationale plus large : les provinces alignent désormais leur politique d’immigration sur leurs capacités en matière de logement et d’intégration linguistique, quitte à abandonner des programmes rapides populaires.
Le PEQ en sursis : le Québec choisit une réduction « modérée » à 45 000 nouveaux arrivants par an
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