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Nov 3, 2025

L'Espagne enregistre 30 263 arrivées irrégulières en 2025 ; les débarquements aux Baléares bondissent de 66 %

L'Espagne enregistre 30 263 arrivées irrégulières en 2025 ; les débarquements aux Baléares bondissent de 66 %
Le ministère espagnol de l’Intérieur a publié son dernier rapport de suivi des migrations irrégulières le 3 novembre. Les données révèlent que 30 263 personnes sont entrées irrégulièrement en Espagne entre le 1er janvier et le 31 octobre 2025, soit une baisse de 35,8 % par rapport à l’année précédente. Les arrivées par voie maritime — traditionnellement la principale voie d’entrée — ont chuté de près de 40 %, avec 27 001 personnes et 1 066 embarcations légères recensées.

La baisse la plus marquée concerne les îles Canaries, qui ont enregistré 14 099 arrivées (-58,6 %) après un record en 2024. Les autorités attribuent ce recul à un renforcement des patrouilles maritimes, à des opérations conjointes avec le Sénégal et la Mauritanie, ainsi qu’à l’ouverture de voies légales d’emploi pour les travailleurs ouest-africains. En revanche, les débarquements sur les côtes des Baléares ont augmenté de 66 %, atteignant 6 280, confirmant les alertes des ONG selon lesquelles les passeurs déplacent leurs routes vers le nord, face à un contrôle renforcé plus au sud.

L'Espagne enregistre 30 263 arrivées irrégulières en 2025 ; les débarquements aux Baléares bondissent de 66 %


Selon des sources au ministère de l’Intérieur, cette baisse globale allège la pression sur le réseau d’accueil espagnol, dont le taux d’occupation est désormais de 78 %, mais les gouvernements régionaux, comme celui des Baléares, réclament des financements supplémentaires pour faire face à ce pic localisé. Les organisations patronales soulignent que la diminution des flux irréguliers pourrait réduire les difficultés de dernière minute pour le recrutement dans l’agriculture et l’hôtellerie, secteurs souvent dépendants des autorisations de travail d’urgence.

Ce rapport relance le débat politique autour du nouveau Règlement des étrangers, en vigueur depuis mai, qui vise à régulariser 300 000 travailleurs sans papiers par an. Ses partisans estiment que des voies légales plus sûres dissuadent déjà les traversées maritimes dangereuses ; ses détracteurs répliquent que le démantèlement des réseaux criminels nécessite une solidarité européenne plus rapide en matière de relocalisation et de retours.

Pour les gestionnaires de mobilité, ces chiffres laissent entrevoir une gestion plus fluide des frontières cet hiver, notamment dans les aéroports canariens où des essais du système biométrique d’entrée/sortie (EES) sont en cours. Les entreprises qui relocalisent du personnel en Espagne devront toutefois rester attentives aux évolutions des politiques régionales, en particulier aux Baléares, où les autorités locales pourraient durcir les règles de logement pour les travailleurs migrants temporaires.
L'Espagne enregistre 30 263 arrivées irrégulières en 2025 ; les débarquements aux Baléares bondissent de 66 %
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