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Nov 2, 2025

Le pacte migratoire Italie-Libye se renouvelle automatiquement malgré de nombreuses protestations

Le pacte migratoire Italie-Libye se renouvelle automatiquement malgré de nombreuses protestations
Le 2 novembre 2025, le controversé protocole d’accord (MoU) sur la coopération migratoire entre l’Italie et la Libye a été automatiquement renouvelé pour une durée supplémentaire de trois ans, aucun des deux gouvernements n’ayant exercé son droit de résilier ou de réviser l’accord avant la date limite. Signé pour la première fois en 2017, cet accord soutient la stratégie italienne de délégation du contrôle des frontières à la Libye en fournissant formation, navires, équipements et financements à la garde côtière libyenne en échange de l’interception des embarcations de migrants en Méditerranée centrale.

Le gouvernement Meloni a obtenu le soutien parlementaire pour ce renouvellement le 15 octobre, arguant que le MoU est indispensable pour freiner les arrivées irrégulières et sauver des vies en mer. Les détracteurs rétorquent que ce pacte externalise simplement les obligations de l’Italie tout en exposant les migrants à de graves abus dans les centres de détention libyens. Human Rights Watch et un collectif d’ONG italiennes ont organisé des manifestations à Rome, Milan et Palerme le 2 novembre, exigeant le retrait de l’Italie, en s’appuyant sur des cas documentés de torture, extorsion et travail forcé dans les camps libyens.

Le pacte migratoire Italie-Libye se renouvelle automatiquement malgré de nombreuses protestations


Les acteurs de la mobilité professionnelle suivent de près cette évolution, car ce renouvellement automatique renforce la dépendance de l’Italie à un modèle de dissuasion qui pourrait entraîner un examen plus strict de la part de l’UE et des recours juridiques, risquant de perturber les couloirs humanitaires, les initiatives de relocalisation d’entreprises et les quotas de travailleurs saisonniers. Les entreprises transférant du personnel d’Afrique du Nord vers l’Italie ou employant des équipages sur les routes méditerranéennes doivent se préparer à d’éventuels risques réputationnels et à un renforcement des contrôles de diligence sur les chaînes de recrutement.

À l’avenir, les partis d’opposition ont promis de déposer une motion d’abrogation début 2026, tandis que plusieurs tribunaux régionaux examinent des recours qui pourraient être portés devant la Cour de justice de l’Union européenne. D’ici là, la garde côtière libyenne continuera de bénéficier du soutien italien, et les demandeurs d’asile interceptés en mer seront débarqués en Libye plutôt qu’en Italie. Les acteurs de la mobilité doivent suivre de près le calendrier des procédures judiciaires et anticiper des délais plus longs pour les transferts humanitaires via des pays tiers comme l’Albanie et la Tunisie.
Le pacte migratoire Italie-Libye se renouvelle automatiquement malgré de nombreuses protestations
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