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Nov 2, 2025

Le gouvernement tchèque rejette officiellement le Pacte mondial sur la migration de l’ONU

Le gouvernement tchèque rejette officiellement le Pacte mondial sur la migration de l’ONU
Dans une annonce surprise dimanche, le gouvernement tchèque a confirmé qu’il ne rejoindrait pas le Pacte mondial des Nations Unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le Premier ministre Andrej Babiš a déclaré aux journalistes que ce pacte non contraignant « définit la migration comme un droit humain fondamental » et pourrait compromettre la capacité du pays à fixer ses propres règles d’admission. Cette décision fait de la Tchéquie le dernier État membre de l’UE — après la Hongrie et l’Autriche — à renoncer à cet accord, qui doit être ratifié lors d’une conférence ministérielle à Marrakech les 10 et 11 décembre 2025.

Bien que le pacte ne comporte aucun mécanisme d’application, la démarche de Prague revêt une importance politique. Babiš dirige une coalition qui a fait campagne pour un contrôle plus strict des frontières et estime que Bruxelles outrepasse ses compétences en matière migratoire. En rejetant le pacte, le gouvernement s’éloigne des partenaires européens qui continuent de le soutenir et indique qu’il privilégiera une approche plus unilatérale concernant les admissions de travailleurs et les demandes humanitaires.

Le gouvernement tchèque rejette officiellement le Pacte mondial sur la migration de l’ONU


Du point de vue de la mobilité professionnelle, le message est mitigé. D’une part, les multinationales qui dépendent des transferts intra-entreprises et des talents hautement qualifiés de pays tiers ne prévoient pas de changements immédiats dans les procédures ; les canaux d’obtention des permis de travail en Tchéquie restent régis par la législation nationale et les directives européennes. D’autre part, la rhétorique politique pourrait se traduire par des contrôles de sécurité plus longs ou des vérifications documentaires supplémentaires, notamment pour les candidats venant de régions jugées « à risque » par les autorités tchèques. Les employeurs doivent donc prévoir des délais supplémentaires pour les nouvelles embauches en 2026.

Les juristes soulignent que le gouvernement doit encore transposer les récentes réformes européennes en matière d’asile, incluant des procédures accélérées de filtrage et de retour. Ce paquet législatif est en cours d’examen au Parlement et pourrait imposer de nouvelles obligations aux entreprises qui parrainent des salariés étrangers. Il est conseillé aux entreprises de suivre de près les décrets d’application du ministère de l’Intérieur, attendus au premier trimestre 2026, et d’adapter leurs politiques de mobilité en conséquence.

Enfin, la décision tchèque pourrait influencer les pays voisins du groupe de Visegrád, qui coordonnent souvent leurs positions migratoires. Si la Pologne ou la Slovaquie emboîtent le pas, la dynamique intra-Schengen pourrait se complexifier, affectant potentiellement la cohérence des contrôles aux frontières en Europe centrale.
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